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Interview : Anne-Laure de Boissieu

En novembre 2021, j’ai discuté avec Anne-Laure, qui venait de donner sa seconde conférence et a bien voulu répondre à mes questions. Voici les notes, dans un style assez oral, que j’ai pris pendant cette discussion.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis développeuse Web, plutôt back, je fais en grande majorité du Symfony et je travaille dans une agence Web.

Ma particularité, je pense que c’est intéressant dans mon cas, c’est que je n’ai pas de formation initiale dans l’informatique, puisque je suis arrivée plus tard, en reconversion.

Tu as présenté des conférences ces dernières années : la première sur comment tu t’étais reconvertie, et la seconde sur du SEO. Je sais que tu les as faites à deux toutes les deux.

La première, en duo avec Eric Daspet : https://afup.org/talks/2803-mentorat-parcours-de-reconversion-comment-faciliter-l-apprentissage

La seconde, en duo avec Amélie Defrance (NdA: que j’ai aussi interviewée)  : https://afup.org/talks/3779-accessibilite-seo-et-si-on-relevait-le-niveau

Qu’est-ce qui t’a poussé à donner ta première conférence ?

Je ne me rappelle plus si c’est Eric ou si c’est moi qui ai émis l’idée, je pense que c’est plutôt Eric : on a eu une discussion sur le fait que l’expérience de mentorat qu’on avait vécue était enrichissante et qu’elle m’avait beaucoup beaucoup servie dans mon contexte de reconversion.
Et on s’est dit que ça serait bien que d’autres gens le fasse et que si ça pouvait se faire dans la communauté, ça serait super, parce que les reconversions, ce n’est pas évident.

Ce qui nous a beaucoup motivé, c’était de partager notre expérience et Eric s’est dit qu’on pouvait en parler en conférence, à l’AFUP. Donc on s’est retrouvé à proposer une conférence sur le sujet.
Je me suis dit « pourquoi pas », je pense qu’à l’époque je ne savais pas encore trop ce que ça allait représenter et puis, pour être totalement honnête, je ne pensais pas que ça serait retenu : quand j’ai soumis, je ne m’imaginais pas faire une conférence tout de suite.

Le fait qu’on était deux m’a beaucoup encouragé et je me suis dit que si Eric y voyait un intérêt, c’est qu’à priori le sujet était peut-être plutôt légitime.

Et la deuxième, tu as un petit peu inversé les rôles, puisque tu en avais déjà fait une et tu as embarqué une collègue qui n’en avait jamais fait ? Qu’est-ce qui vous a poussé à y aller ?

On a eu l’idée de développer le plugin, on l’a fait et je voulais écrire un article de blog parce que c’était le vrai premier petit outil open source que je faisais et j’avais trouvé que l’expérience était vraiment intéressante.
Ça n’existait pas, un petit bundle qui remonte des infos sur le SEO et l’accessibilité, je me suis dit que ça pouvait intéresser des devs qui étaient aussi webmasters de leurs sites et qui s’y intéressaient.
On a aussi beaucoup poussé la partie accessibilité et en ce moment on en parle beaucoup, je me suis dit que ça pouvait être l’idée d’un petit talk intéressant.

Et ça me plaisait de le faire avec Amélie, qui est intégratrice et fait de l’accessibilité (y compris sur des expériences professionnelles précédentes, où elle a développé une expertise sur le sujet, sur des projets pour l’état, avec de grosses contraintes d’accessibilité), pour mettre en valeur son métier et toutes ses compétences. Je trouvais plutôt sympa de l’amener sur ce champ-là.

Ce qui nous a motivé était, déjà, de faire un peu la promotion de notre outil, et surtout de promouvoir ce qui est le but de l’outil : améliorer plein de petits points sur ta page, et de faire passer le message aux devs que ça ne va pas non plus leur prendre un max de temps et que ça participe à la qualité web du projet en général.
C’est ça qu’on voulait raconter.

Les deux fois, vous êtes passé(e)s d’une idée à donner une conférence en proposant des sujets à des orgas, les deux fois vous avez répondu à un CFP et les deux fois les orgas vous ont dit « oui, OK » ?

Oui, c’est ça.
100 % de réussite (rires).

Comment prépares-tu un talk ? Est-ce que tu as vu des différences entre la façon dont tu as préparé le premier talk et la façon dont tu as préparé le deuxième ?

Oui, j’ai vu beaucoup de différences.
C’est un peu particulier puisqu’à chaque fois on était deux, mais l’expérience a été très différente sur les deux talks.

À chaque fois, ce qui était important était d’avoir un objectif très clair de ce que tu veux communiquer.
C’est le truc le plus important : savoir pourquoi tu montes sur scène, ce que tu veux dire et quel message tu veux faire passer.

Pour la première expérience, on a établi notre plan et on savait ce qu’on allait dire.
Les parties à l’intérieur n’étaient pas forcément aussi bien détaillées que ce que j’ai fait avec Amélie.
J’ai besoin de savoir exactement ce qui va être dit, ce qu’il se passe, ça me rassure, parce que je suis un peu anxieuse et donc j’ai besoin que ce soit hyper carré.

Sur la première conférence, ce qui avait été un peu plus difficile pour moi est que j’étais avec un speakeur plus confirmé qui n’a pas de problème pour parler en public et pour qui c’est un peu moins important de savoir exactement ce qu’il va dire.
Pour Amélie, comme on avait des caractères un peu similaires, on s’est bien retrouvées sur le fait qu’on a beaucoup répété, on a beaucoup détaillé ce qu’on allait dire, on a beaucoup itéré ensemble en répétant nos parties et en avançant comme ça.
Après, je trouve que le résultat n’a pas été très très différent parce que nos conférences n’étaient pas du tout les mêmes et on ne parlait pas du tout de la même chose : la première était un retour d’expérience, plutôt dans l’empathie et dans le « on raconte un peu nos vies », tandis que la seconde était plus sur des points un peu plus techniques. Ça se justifiait aussi par la forme de ce qu’on racontait.

Dans le deuxième cas, on avait notre déroulé, qu’on a mis sur papier à l’avance.
On avait nos grandes parties, on savait ce qu’on allait dire. Et petit à petit, en itérant et en répétant, on a enlevé ou ajouté des choses.
Et quand on a fait des répétitions publiques, ça nous a permis d’aiguiller pour affiner ce qu’on disait.
On a plutôt bien respecté le timing, on s’y est pris tôt, et une semaine ou deux avant la conf tu étais venu nous écouter et on n’a pas eu beaucoup de différences entre ce que tu as vu lors de la répétition et ce qu’on a fait au Forum.
On a fait des petits trucs un peu à la marge pour améliorer, mais on était bien prêtes.

Comment s’est passé le « Jour J » ? Genre est-ce que tu as réussi à dormir la nuit d’avant ? Est-ce que tu as réussi à manger le matin ? Est-ce que tu étais complètement stressée et ça se voyait ? Est-ce que tu as des recommandations, je ne sais pas, du genre « n’allez surtout pas au talk d’avant pour faire la paix avec vous-même » ?

Pour le premier talk j’étais stressée, j’ai très mal dormi la nuit d’avant.
Pour le deuxième, j’étais plus stressée en amont que juste avant la conférence, bizarrement, un ou deux jours avant la conférence.

Mais oui, évidemment, c’est stressant.

J’ai beaucoup échangé avec des personnes qui ont déjà donné des talks, notamment chez les Duchess.
Cela m’a été très profitable, elles m’ont donné quelques petits conseils — notamment un que j’avais bien apprécié : « il y a des gens qui vont peut-être partir de la salle, des gens à qui ça ne plaira pas, mais il ne faut pas le prendre pour toi, il faut prendre du recul par rapport à ça ».
Je crois qu’un des plus gros éléments de stress c’est que tu vas être sur scène et que tu vas avoir l’impression d’être jugée en tant que personne alors que c’est ce que tu vas dire qui compte.

La deuxième fois, le fait d’être ultra bien préparée, d’avoir beaucoup répété, ça a beaucoup participé au fait que je me sente un peu moins stressée. Je n’avais pas de zone dans le talk où je me disais « cette partie là, je ne me sens pas très à l’aise ».
Alors que la première fois il y avait des parties qu’on avait moins répétées et je savais à peu près ce que j’allais dire, mais pas exactement comment ; et c’est ça qui me tracassait et m’a un peu empêché de dormir.

Le premier lancement n’est pas facile, en plus c’est moi qui démarrais (NdA: pour le second talk), mais une fois qu’on a commencé à parler, à bien trouver nos mots, ça a été.
Je ne te cache pas que, quand on a terminé, j’étais super soulagée, mais être bien préparées nous a vraiment été salvateur.

Est-ce que, sur la première fois, quelqu’un t’a dit le matin en arrivant d’aller te mettre sur scène et de « subir le poids de la salle » quand elle était vide, avant qu’elle ne se remplisse ?

Oui, à un moment dans la journée, on a été voir la salle, on est monté sur scène, on a fait des essais de branchement.
Et c’était pas mal d’appréhender la salle. C’était une très grande salle très impressionnante.

Cette année, la salle était un peu plus petite, et c’était moins impressionnant.

Et le fait d’avoir des gens debout dans le couloir parce que tout le monde venait à ta conf… ?

Je ne les ai pas vus (rires).
J’ai vu les gens de l’orga qui ont ajouté des rangées de chaises, mais je n’ai pas vu les gens.

En fait, une fois qu’on a commencé à parler, je n’ai plus trop vu personne : je regardais un peu les gens de devant que je connaissais, je regardais Amélie, j’avais des points de sécurité.
Et comme ça déroulait bien, je ne me suis pas trop focalisée là-dessus.

Tu n’as pas fait de conf à distance, c’était tout en présentiel. Tu n’aurais pas voulu ?

Ah non, je n’aurais pas aimé m’enregistrer.

Après ta présentation, est-ce que des membres du public, ou peut-être de l’équipe d’organisation, t’ont fait des retours, des commentaires, des suggestions d’amélioration ? Je ne parle pas de questions, mais vraiment de « comment améliorer ton talk pour la prochaine fois ».

Et bien, malheureusement, non. On n’a pas eu beaucoup de feedback.
On en a eu quand on a fait nos répétitions avec les collègues, parce que c’était vraiment l’objectif.
Mais sinon, non, personne n’est venu nous voir en nous faisant des remarques. C’est un peu dommage.

Cela dit, moi-même, je n’en fais jamais…

Tu as eu des gens qui sont venus discuter, quand même ? Poser des questions autour du talk ?

Oui, ça a suscité des réactions, il y a des gens qui sont venus me parler.
Ça, c’était sympa !

D’autres qui sont venus me voir pour rigoler parce que les citations (dans les slides) ont bien fait réagir la salle.
Et quelqu’un est venu me parler parce qu’il avait développé un outil qui faisait un peu des ponts avec ce qu’on a raconté, donc c’était aussi intéressant.

Une petite succession de questions très courtes, j’essaye de collecter quelques points de données :

Quelle durée pour ton talk ?

40 minutes les deux fois

Combien de slides ? Quel rythme ?

Premier talk, on avait fait peu de slides, genre plutôt un slide toutes les 10 minutes, parce qu’on était plus à expliquer des choses, ça s’y prêtait bien.

La deuxième fois, on s’est plutôt appuyé sur des slides sur lesquels on a essayé de dire le moins de trucs possible et on était vers un slide par minute, peut-être un petit peu moins.

Quel logiciel utilises-tu pour tes slides ? Pourquoi ?

Pour la première, je ne sais plus, reveal.js peut-être.
Pour la seconde, Google Slides, parce que c’était plus simple pour collaborer.

Sais-tu combien d’heures tu as passées à préparer ces talks (y compris le temps des répétitions) ?

Beaucoup.
Beaucoup plus de temps sur la deuxième que sur la première.

40 heures ?
Au moins 30 heures, entre les répétitions, la préparation des slides, ça fait beaucoup.

Combien de fois as-tu répété ? Toujours devant des gens ?

Avec Amélie, on a répété toutes les deux cinq ou six fois, à différents niveaux de préparation.
Y compris la première fois en mode « on ne sait pas trop ce qu’on dit, mais on y va pour tester ».

Et deux fois devant un public.

Combien de personnes (environ) dans le public ?

300—400 personnes pour la première.
Et pareil pour la deuxième.

Est-ce qu’une personne de l’orga t’a introduit avant le début de ton talk ? Si oui, as-tu eu ton mot à dire sur le contenu de cette introduction ?

Oui. Et oui.

Est-ce que ton plan / le déroulé de ton talk était plutôt « scolaire » (introduction, partie 1, partie 2, partie 3, conclusion), ou plutôt « raconter une histoire » ? Pourquoi ?

Entre les deux.

Je ne suis pas très douée en « allez on raconte une histoire », donc on n’est pas parti là-dessus la seconde fois ; ce n’était pas non plus un plan très scolaire, mais c’était assez bien découpé parce qu’on était deux à parler de deux sujets différents et même si on se renvoyait pas mal la balle, c’était assez découpé.

On a un peu raconté une histoire pour la première avec Eric, parce qu’on racontait l’histoire avec plusieurs étapes — on avait un truc un peu à la Harry Potter…

Si vous étiez plusieurs pour un talk, comment avez-vous organisé la parole ? Des longs moments à tour de rôle, ou des échanges constants ?

En gros, parlé cinq fois chacun / chacune, sur les deux talks.

Lors de quel « type d’évènement » as-tu présenté ce talk ? (Meetup local, conférence nationale, talk au boulot…)

Forum PHP, deux fois.
Et le premier sujet aussi en meetup avant le Forum PHP pour « s’entrainer ».

Maintenant que tu as deux expériences en tant que speakeur, qu’en as-tu tiré ? Est-ce que c’est quelque chose que tu envisages de recommencer ?

Après la première conférence, je m’étais dit que je ne le referais pas parce que c’était vraiment stressant…
Et je l’ai refait quand même.

Je pense que ça m’a fait du bien de me dire « je peux le faire », « on peut trouver mes sujets intéressants » et « je peux avoir des trucs à raconter ».
Pour moi, c’était assez intéressant.

J’ai aussi trouvé intéressant, la deuxième fois, d’entrainer Amélie : c’est la partie que j’ai préférée, j’ai trouvé ça super de le faire avec elle et de l’emmener alors qu’elle ne se serait jamais vue faire une conf.
Et finalement elle était hyper contente de l’avoir fait, c’est le meilleur souvenir j’en garde.

Tu vas le refaire ?

Pourquoi pas.
Mais j’aimerais bien faire un sujet technique, en fait.
Ça serait, pour moi, une étape vraiment importante si j’y arrivais.

Et au niveau professionnel, est-ce que tu as le sentiment que ça t’a apporté quelque chose ?

C’est un peu la grande question : je n’ai pas particulièrement l’impression que ça m’apporte quelque chose, pour l’instant, hormis peut-être un peu de visibilité.
J’aimerais bien faire une conférence tech, car je trouve que souvent quand il y a des speakeuses, c’est dommage, car ce sont souvent des sujets non-tech.

Tu parles de timidité. Tu as déjà été à des conférences en étant dans le public sans faire de talk… Est-ce que tu constates que le fait d’être speakeur joue sur la façon dont tu es perçue, la façon dont tu arrives à discuter avec du monde ?

Ça peut un peu briser la glace, des personnes te parlent, tu parles avec d’autres speakeurs.
C’est plutôt le truc assez cool, ça joue un peu. C’est pas incroyable non plus.
À la soirée après, j’ai parlé à des gens qui sont venus me voir suite à ma conf, donc quand même…

Un conseil que tu donnerais à une personne qui envisagerait de se lancer pour son tout premier talk ?

De vraiment être bien investi par son sujet, de vraiment être habité par ce que tu as envie de dire, d’avoir un message à faire passer, pour être un peu animé. Et pas « je cherche à tout prix à faire une conférence ».
D’avoir d’abord l’idée d’un truc qui te donne envie de faire une conférence et pas « j’ai envie d’être conférencier donc je voudrais trouver des sujets ».

Je peux comprendre que quelqu’un ait envie de « cocher cette case » s’il y a des gens qui pensent vraiment que, professionnellement, ça va les aider…
Mais sinon, c’est pas une fin en soit.

Tu as été trois années (une année en présentiel, une année annulée, et une année en ligne — uniquement avec des invitations cette année-là) dans l’équipe d’orga de MixIT, tu as vu l’autre côté de la barrière… Qu’aimerais-tu dire à un nouveau ou une nouvelle speakeur pour qui l’évènement que tu organises est le premier ?

Détailler le sujet le plus possible dans l’abstract du CFP.
Ne pas s’en tenir seulement à faire un titre accrocheur et quatre lignes de description hyper séduisantes. Évidemment, ça accroche l’oeil et ça donnera plus envie de lire.
La description aussi c’est intéressant d’écrire un truc qui donnera envie au public…

Mais, en dessous, mon conseil ça serait de dire « voilà mon ébauche de plan », « voilà les points que j’aimerais aborder ».
L’important, je pense, quand on est speakeur junior et qu’on ne peut pas googler ton nom et voir ce que tu as déjà fait ou si tu n’es pas connu dans la communauté, c’est de faire comprendre aux organisateurs que tu as bien réfléchi à ton sujet et que tu es avancé et que tu ne vas pas juste parler d’une techno ou d’un truc que tu as fait en bidouillant en trois soirées chez toi.

En tout cas pour MiXiT, la qualité des talks est importante et la qualité de ce que va dire la personne nous tient à cœur.
Quand on a des doutes, on écrit à la personne et on lui demande de nous en dire plus…
Mais parfois, quand il y a deux sujets un peu proches et qu’on ne sait pas quel talk retenir, on va peut-être prendre celui qui nous donne l’impression d’être plus sérieux parce qu’il a plus détaillé ce qu’il allait dire, plutôt que de prendre la peine d’aller demander plus d’infos.
Souvent, on le fait, mais après 750 abstract à regarder, on ne le fait pas toujours.

Donc, si c’est ton premier talk, n’hésites pas à bien détailler ce dont tu veux parler, dire pourquoi ce sujet là c’est toi qui doit en parler, parce que tu as une super expérience là-dessus.
Est-ce que tu as fait des meetups, est-ce que tu as animé des trucs dans ta boite pour en parler… Faut le dire.

Et on ne fait pas un CFP anonyme, donc si des espèces de stars mettent leur titre et leur truc, on se dit « ah oui c’est machin », « c’est le grand ponte de Spring ».
Mais si tu es inconnu, il faut vraiment mettre les billes de ton côté.

Est-ce que vois d’autres choses auxquelles je n’ai pas pensé ?

Tu nous a donné tellement de conseils que je ne vais pas tout redire.
Je vais plutôt dire ce qui m’a été utile, des conseils que j’ai reçus de toi ou d’autres personnes.

Ne pas répéter dans sa tête, c’est vraiment une mauvaise idée, il faut répéter à haute voix.
Tenir son timing, répéter avec un timer à côté.
Ça m’a été utile de faire beaucoup de répétitions ; mais ce n’est peut-être pas le cas pour tout le monde.

La réflexion sur les fringues, c’était assez bien vu : j’ai oublié ou pas fait attention et j’ai mis une robe et je n’avais pas de poche et je n’avais rien pour mettre la batterie du micro sans fil et je me suis dit « Pascal me l’avait dit ».
Heureusement, j’avais un hoodie avec une poche, mais j’ai eu un peu chaud.

Un truc aussi à propos des silences et des blancs : tu peux prendre le temps de respirer trois secondes, personne ne s’en rendra compte, le temps ne passe pas de la même façon pour toi que dans le public.

Et aussi, dans la salle il va y avoir du bruit, du passage, des gens qui vont partir, il faut être prêt et ne pas se dire que c’est parce que ce que tu es en train de dire n’est pas valable.
Les gens qui quittent la salle ont le droit de ne pas être intéressés et ce n’est pas pour ça que ton talk est nul. Ou peut-être ils vont aux toilettes.
Bref, ne pas focaliser là-dessus, même s’il faut s’y préparer.

Je pense aussi qu’il faut se poser la question des questions : est-ce qu’on veut ou pas répondre à des questions et prévoir le temps.

Et, du point de vue orga : ne pas hésiter à écrire aux orgas pour leur poser des questions.
Des fois, il y a des petits flous, des trucs qu’on pense que les speakeurs savent alors que des fois il y a des loupés, c’est normal, ça arrive — on est aussi une équipe de bénévoles et on essaye de faire au mieux, mais il y a parfois des informations qui ne passent pas.
Par exemple, apprendre juste avant le talk qu’un speakeur n’a pas osé te demander s’il avait 40 minutes avec les questions ou sans les questions, c’est dommage.

MixIT, on ne fait pas de programme de mentoring, on est moins une communauté que, par exemple, l’AFUP.
Mais « comment est-ce qu’on peut aider les speakeurs ? » est un sujet qui revient souvent.
Et se trouver un mentor, c’est vraiment formidable. Donc, un truc plutôt important parmi les conseils.

Ah si, aussi : ne pas bombarder le CFP. Quand on fois douze fois le même nom avec douze sujets différents, tu te demandes un peu ce qui anime… On en voit pas mal qui font ça…
Rester un petit peu raisonnable : en proposer 3-4 si tu es un speakeur un peu confirmé, ça se justifie et c’est plutôt pas mal, on peut sélectionner le sujet qui collerait le mieux par rapport aux autres personnes qu’on a sur d’autres sujets, donc ça va.
Mais quand tu es junior, c’est pas forcément un très bon signal : on va se demander quel est ton objectif entre vraiment porter un sujet ou faire une conf à tout prix.

Merci beaucoup Anne-Laure !