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Interview : Amélie Defrance

En novembre 2021, j’ai discuté avec Amélie, qui venait de donner sa première conférence et a bien voulu répondre à mes questions. Voici les notes, dans un style très oral, que j’ai pris pendant cette discussion.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Amélie Defrance, je suis intégratrice depuis six ans et je travaille chez Elao, une agence web à Lyon, depuis bientôt cinq ans.

Tu as présenté une conférence, c’est encore tout frais puisque c’était il y a quelques semaines. Peux-tu en dire plus ?

C’était sur l’accessibilité et le SEO, à destination des développeurs : des conseils pour quand on est développeur, comment est-ce qu’on peut améliorer ces deux aspects du développement, qui sont parfois un petit peu délaissés.

C’est une conférence que tu as donnée en duo avec Anne-Laure, que j’ai aussi interviewée il y a quelques jours — elle parle « d’Amélie » par moments, c’est toi ^^.

(NdA: je ne publie pas les interviews dans l’ordre chronologique, celle d’Anne-Laure a été mise en ligne quelques semaines plus tard)

Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer ?

Ce qui m’a poussé, c’est Anne-Laure (rires).

Nan, en fait, c’est vraiment venu sous la forme (et je pense que c’est le cas de beaucoup de gens un peu introvertis, un peu timides) d’une opportunité, où on m’a dit « ben viens, on le fait ».
Je n’aurais pas eu l’idée de le faire toute seule, ça ne me serait pas venu à l’esprit.
Je n’aurais pas eu non plus, peut-être, la volonté de le faire : si j’avais dû prendre cette initiative, je ne l’aurais pas fait.

Mais, comme on m’a enlevé tous ces freins-là, comme Anne-Laure a pris la décision à ma place, et ben…
Moi qui ne sais pas dire non, j’ai dit oui.

Le secret, c’est de prendre les gens qui ne l’ont jamais fait, et de prendre la décision à leur place.
Mais ça va assez bien avec l’histoire que tu m’avais racontée sur ta première conf, où tu avais écrit sur un sujet et on t’a dit « viens en parler ».

Cette idée de sujet, ça répond à quelque chose que tu voyais au bureau, puisque tu dis que tu voulais en parler aux développeurs ?

L’idée de sujet, ça répond à plusieurs choses.

Ça répond, déjà, à un constat qu’on a fait avec Anne-Laure, au bureau, sur les projets.
De ce constat, on a tiré l’idée de développer un petit outil, qu’on avait commencé avant d’avoir l’idée de le présenter et puis voila, on a voulu le présenter ; d’où l’idée de la conf.

Quand tu dis qu’Anne-Laure est arrivée avec cette idée de conf et que tu n’as pas su dire non, est-ce qu’elle a insisté beaucoup pour te convaincre, ou est-ce que tu t’es dit « en fait, pourquoi pas ? »

J’y suis allée un peu comme on va à la fête foraine, on te dit « viens on monte sur grand huit » et tu dis « oui ».
Après, tu es dans la file, tu discutes, il ne se passe rien…
Et puis tu arrives au pied du truc et là tu te rends compte que tu as dit « oui ».

Vraiment, j’ai dit oui sans réfléchir, c’était un oui de confiance, parce que je connais Anne-Laure et puis, je ne me rendais pas compte du travail que c’était (je ne regrette pas, hein), je n’avais pas conscience non plus qu’on allait le faire…
Je n’avais pas conscience qu’on pouvait être prise : dans ma tête, c’était irréel, je n’avais pas conscience qu’on allait nous choisir.

Et alors, le jour où tu as reçu le mail qui disait « félicitations, votre conférence est acceptée ! », comment est-ce que tu as réagi ?

Alors, c’est arrivé encore différemment : déjà, c’est arrivé très vite, parce qu’on a proposé le sujet le 6 juillet, et le 7 au matin je reçois un message d’Anne-Laure qui m’envoie un screenshot de la plateforme de CFP avec les étoiles d’avis du public (NdA: les membres de l’AFUP peuvent « noter » les réponses aux CFP de l’AFUP, anonymisées, pour indiquer leur intérêt pour les sujets — c’est une information, parmi d’autres, qui aide les organisateurs à faire leur sélection).

On avait sept avis « 5 étoiles » et un « 4 étoiles ».
Donc Anne-Laure m’a dit « tu peux commencer à préparer ta tenue »

C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que, effectivement, maintenant, il fallait le faire.
Et le 22 juillet on a reçu le mail officiel.

Les mails de l’AFUP arrivent le soir, sans Anne-Laure à côté pour te raccrocher ?

Je ne l’ai pas dit plus haut en me présentant, mais je ne suis pas quelqu’un de très connecté, je suis assez introvertie, je ne suis pas très accro à mon téléphone ou aux réseaux, mes mails.
Donc je découvrais les mails un peu après.

Donc non, ça ne m’a pas…
Je savais qu’il fallait travailler la conf, mais je n’avais pas encore bien conscience de ce que c’était.
C’est arrivé très graduellement, en fait. Je n’ai pas eu de coup de panique, si c’est le sens de la question.

C’est vraiment après, quand on a commencé à travailler dessus, que j’ai eu… un peu plus d’angoisse.

Justement, comment avez-vous travaillé sur cette conférence ? Comment êtes-vous passées de « venez » à « ça y est on y va » ?

Déjà, on s’y est pris très tôt.
Parce qu’on était un peu stressées, il ne faut pas se mentir.

On a commencé par faire le plan.
Au début, on avait deux slides : une qui disait « accessibilité » et une qui disait « SEO ».
Puis, autour ça, on a cherché comment raccrocher les deux sujets ensemble, comment intégrer la présentation de notre outil.

Au final, on a établi une ébauche de plan, avec des idées à l’intérieur ; mais rien n’était fixé, c’était vraiment un premier jet.
Puis on a fait des ébauches de slides, qu’on a tout de suite présentés à des collègues, pour voir si ça semblait cohérent.
Il fallait raccrocher ensemble deux sujets distincts, faire en sorte que ça soit cohérent, pour qu’on puisse parler et que ça ne fasse pas bizarre.
Si les deux sujets n’allaient pas ensemble, nous deux et le fait qu’on parle ensemble aurait aussi fait bizarre.

Ça marchait bien, donc on a affiné, re-présenté à quelqu’un, puis re-affiné de notre côté, re-présenté…

Et toutes ces étapes d’affinage, de préparation, de présentations, vous les avez faites toujours à deux, ou vous avez séparé chacune sur une partie ?

On a fait chacune notre partie, parce qu’on a chacune notre domaine d’expertise.
Par exemple, je n’aurais pas pu modifier le contenu de sa partie et je pense que l’inverse est vrai.

Les modifs de forme, les slides en elles-mêmes, ça on faisait un peu à deux, c’était moins important que le contenu.

Et en termes d’enchainements, quand vous avez délivré le talk, vous avez fait chacune la moitié d’un talk, ou vous avez réussi à rendre ça plus… « pas deux talks l’un après l’autre » ?

On ne voulait pas, justement, faire deux talks — notre mentor nous avait mis en garde et on n’avait pas envie de faire ça.

On a quand même gardé nos deux parties distinctes : je parlais d’accessibilité, parce que c’est ce que je connais et Anne-Laure parlait de SEO, parce que c’est ce qu’elle connait.
Mais quand même, au début, on se présente, on fait le lien entre les deux, on explique pourquoi on parle des deux.
Et à la fin on raccroche encore sur les points communs et sur l’aspect pratique de comment ça se passe sur un vrai projet.

Donc c’était une version un peu hybride.

Et, arrivée le « Jour J », comment ça s’est passé pour toi ?

On passait le premier jour, l’après-midi.

On est partie la veille.
On est arrivée un peu en avance pour le diner des speakers, on avait le temps de s’installer, on a eu le temps de rencontrer les autres speakers, il y en a qu’on connaissait déjà.
On en a profité, mais on n’est pas restée tard : tout le monde (sauf les anciens qui ont l’habitude) a dit qu’ils allaient se coucher tôt.
Donc on est allée se coucher tôt.

On a répété avant.
Oui, on a répété la veille au soir, pour bien dormir. Une répétition doudou pour se mettre en confiance, pour se dire « c’est bon, on la connait toujours, on peut dormir ». C’est rassurant.

Je me suis réveillée tôt, j’ai pris mon temps.
Je n’ai pas petit déjeuner, j’avais l’estomac un peu noué, j’étais obnubilée par ce que j’allais dire, j’attendais qu’on me donne le « go ».
J’ai relu les slides avant d’aller déjeuner.

Niveau de stress… Important.
Mais, curieusement, le stress était moins important le Jour J que la veille ou l’avant-veille. Au final, j’ai beaucoup stressé jusqu’à ce qu’on parte à Paris. Mais quand on s’est retrouvée dans le train, c’était trop tard. Je savais qu’on allait le faire, donc, quelque part, je commençais à être un peu prête.
Jusqu’au moment où, avant de monter sur scène, au dernier moment, j’étais prête et je savais que ça allait bien se passer — ou, en tout cas, que j’en étais capable.

Donc, au moment où tu es montée sur scène pour ton talk, tu n’étais plus si stressée que ça ?

Nan, parce que je pense que l’adrénaline avait pris le dessus.
Je n’étais pas si nerveuse que ça. J’étais assez posée, et j’étais concentrée, surtout, plus que stressée.

Après, je stresse rien qu’en regardant la vidéo (rires).
Oui, j’ai regardé ma vidéo, et j’aurais pas dû.

C’était une assez grande salle, qui était pleine ?

La conf dans l’autre salle a été annulée, donc l’orga a mis des chaises supplémentaires dans notre salle, pour faire entrer plus de monde.
Donc des rangs supplémentaires, qui étaient assez près de la scène. Et des gens debout.

Ce qui me stresse, c’est de parler devant des gens.
Au final, là, il y avait suffisamment de gens pour que je ne me rende pas compte du nombre de personnes qu’il y avait en face.
À partir d’un certain nombre de gens, tu as une foule, tu parles à la salle plutôt qu’aux individus.
C’est plus facile, d’ailleurs, de parler à une foule qu’à des gens dont tu vois le visage et que tu connais.

Aussi, ce n’était pas la première fois que je montais sur scène : quand j’étais plus jeune, j’ai fait du ballet pendant longtemps.
Ça veut dire spectacles, sur scène, dans des salles même carrément plus grandes que ça.
Donc la sensation de la scène, je la connaissais.
Mais c’est la sensation de parler sur scène que je ne connaissais pas.

Est-ce que tu étais montée sur scène avant ta conf, pour tester la salle, découvrir son poids ?

Oui, parce que tu nous l’as conseillé, donc on y est allée.
C’était un excellent conseil.

Après le non-petit-déjeuner, on a été découvrir la salle, on est montée sur la scène.
Et j’ai trouvé la salle assez petite. Enfin, par rapport à mon cauchemar d’une salle immense où je me noie et où tout le monde me jette des tomates pourries, j’ai trouvé ça mieux.

Autre chose de notable, pendant ton passage sur scène ?

Un truc qui m’a surprise, sur le micro…

C’est la première fois que je parlais dans un micro sur une scène.
Et on ne s’entend pas.

On a l’impression qu’on va s’entendre très fort, parce que quand on est dans la salle, on entend fort…
Mais en fait, sur scène, on ne s’entend pas fort.
Donc on se demande si ça marche : je parlais et je m’entendais normalement, donc je me demandais si ça marchait.

Tu n’as pas fait de conférence à distance, celle-ci était en présentiel. Je pense que tu vois ça comme un coup de chance ?

Oui.

À distance, je pense que ça aurait été peut-être moins de stress, j’aurais eu moins la pression de me dire « y’aura des gens en face de moi ».
À distance, tu parles devant ton ordi, c’est un peu comme parler devant ton miroir, personne ne va te contredire.

Après ta présentation, est-ce que des membres du public, ou peut-être de l’équipe d’organisation, t’ont fait des retours, des commentaires, des suggestions d’amélioration ?

Pas ce genre de feedback.

Par contre, y’en a qui nous ont sauté dessus pour rebondir sur notre contenu et pour nous poser des questions, pour nous dire « moi dans mon projet j’ai ci, j’ai ça, est-ce que ça pourrait m’intéresser ? ».
Vraiment, on est descendues de la scène et tout de suite on est venu me parler pour me poser des questions.
J’étais en mode pilote automatique, redescente d’adrénaline, donc je ne sais même plus ce que j’ai répondu…

Après, sur la forme, on n’a pas eu de retour.
Ah si, le monsieur de la régie est venu me voir pour enlever l’équipement (micro-cravate) et il me dit « ah, mais vous, vous tournez beaucoup la tête, vous bougez beaucoup, ce qu’il vous faut c’est Madona » (NdA: un micro attaché à la tête et donc à distance fixe de la bouche — et pas un micro-cravate, plus éloigné de la bouche lorsqu’on tourne la tête).
Au début, je n’avais pas pris le réflexe de regarder l’écran de retour qui était en face de moi, donc je regardais derrière en tournant la tête et il ajusté pas mal de fois le volume.

Une petite succession de questions très courtes (tu peux élaborer si tu veux, bien sûr), j’essaye de collecter quelques points de données :

Quelle durée pour ton talk ?

40 minutes

Combien de slides ?

77 slides, soit environ 1.5 slide par minute.
Mais avec beaucoup d’images, dont certaines qu’on a présentées à peine quelques secondes, juste pour montrer quelque chose.

Quel logiciel utilises-tu pour tes slides ? Pourquoi ?

Google Slides.
Pas de raison spécifique. On a fait notre plan dans un Google Doc, on est passées dans Google Slides après, parce que c’était pratique.

Sais-tu combien d’heures tu as passées à préparer ce talk (y compris le temps des répétitions) ?

C’est difficile à dire parce qu’on n’a pas compté. Mais vraiment beaucoup de temps.
Je suis très mauvaise pour estimer les choses, mais je dirais peut-être 60 heures, peut-être plus de 60 heures.

Combien de fois as-tu répété ? Toujours devant des gens ?

J’ai répété tous les soirs, devant mon conjoint.

On n’a pas répété qu’à deux (NdA: Anne-Laure + Amélie), j’ai répété toute seule, beaucoup.
Donc je faisais des grandes ellipses sur sa partie.
Je ne faisais pas ses transitions, je me disais « là elle va m’annoncer » et je disais ce que j’avais à dire.
Par contre, je faisais mes transitions vers elle.

Au début, j’ai répété toute seule, puis j’ai trouvé ça nul parce que je me perdais et ça ne marchait pas.
Donc au bout d’une fois ou deux, j’ai toujours répété devant quelqu’un.

La semaine avant la conf, j’ai répété tous les soirs, sinon je ne trouvais pas le sommeil.

Je pense une dizaine de répétitions au total à la maison et pas mal de fois aussi avec Anne-Laure le midi ou le soir avant de partir, devant toi, devant l’équipe.

Combien de personnes (environ) dans le public ?

~300

Est-ce qu’une personne de l’orga t’a introduit avant le début de ton talk ? Si oui, as-tu eu ton mot à dire sur le contenu de cette introduction ?

Oui et oui.

Est-ce que ton plan / le déroulé de ton talk était plutôt « scolaire » (introduction, partie 1, partie 2, partie 3, conclusion), ou plutôt « raconter une histoire » ? Pourquoi ?

Plusieurs parties qui se suivaient, mais séparées.

Lors de quel « type d’évènement » as-tu présenté ce talk ? (Meetup local, conférence nationale, talk au boulot…)

Forum PHP (= conférence nationale)

Maintenant que tu as une expérience en tant que speaker, qu’en as-tu tiré ? Est-ce que c’est un exercice que tu envisages de recommencer ? Pourquoi ?

Je n’avais jamais envisagé que j’étais capable de faire ça ; je me suis montré que je savais le faire. Et que les gens en face étaient réceptifs.
Mais c’est difficile.

Je dis que je n’aime pas parler en public, mais, dans une autre vie, je faisais de la communication et j’ai fait des relations presse, donc j’ai parlé en public, devant des journalistes.
Mais ce n’est pas pareil : tu as une version officielle de ce que tu dis, qui n’est pas ta version à toi.

Là, il fallait que je fasse du contenu qui était le mien et que je devais assumer.
Y’avait un côté un peu syndrome de l’imposteur.
Mais je me suis montré que je pouvais dire des trucs et que ça pouvait intéresser des gens.

Est-ce que j’ai envie de le refaire ? On s’est posé la question avec Anne-Laure.
Moi, dans l’immédiat, je n’ai pas envie de le refaire, parce que c’était quand même beaucoup de souffrance.
Même si la récompense à la fin, la reconnaissance, les compliments, la fame pour le reste de la journée, ça fait du bien.

Mais, pour l’instant, j’ai plein de trucs et de projets en ce moment, donc je n’ai pas spécialement le temps et ça me fait un peu trop.
C’est pas un non à tout jamais, c’est pour cette année, je m’arrête là. Mais en tout cas, je sais que j’en suis capable, donc si je veux le refaire, je peux le refaire.
Et puis, peut-être que j’y penserai, plutôt que d’attendre qu’on me tende la main.

Et puisque c’était beaucoup de boulot, as-tu envisagé de redonner la même à d’autres endroits ? Puisqu’elle est prête ?

Oui, on s’est posé la question.

C’est plus le côté charge mentale : c’est beaucoup de charge mentale, la conf.
C’est beaucoup de « tu sais que quelque chose arrive » et tu y penses tout le temps. Ça a pris beaucoup de place dans ma vie, en tout cas.
C’est ce côté-là qui est un peu encombrant pour moi, pour cette année.

C’est peut-être encore un peu tôt puisque la conférence était il y a un mois, mais au niveau professionnel, est-ce que tu as le sentiment que ça t’a apporté quelque chose ? Quoi ? Pourquoi ?

De la confiance.

J’ai très peu confiance en ce que je dis et dans le fait que ça peut intéresser les autres et que ce n’est pas des bêtises.
Donc ça m’a fait du bien de savoir qu’il y avait des gens pour écouter et que ça intéressait.

Après, ça ne m’a pas apporté de street cred particulier, on n’est pas venu me chercher pour me dire « vous êtes quelqu’un de formidable », mais ça m’a fait du bien, en tout cas.

Un dernier conseil que tu donnerais à une personne qui envisagerait de se lancer pour son tout premier talk ?

Ça dépend de la personne, mais quelqu’un qui me ressemble, quelqu’un d’introverti, timide et qui n’a pas confiance en lui ou en elle…
Je lui dirais que si il ou elle n’a pas envie de se lancer, ne pas forcer.
Mais si on lui propose et on lui tend la main et si on lui dit « je le fais avec toi » ou « vas le faire, regarde, c’est marrant », ne pas dire non.
Parce qu’au final, cette petite tape dans le dos, c’est juste ce qu’il faut.

C’est comme ça que je l’ai ressenti : on m’a enlevé ce frein de devoir prendre la décision d’y aller et ce truc en moins, ça m’a permis de me concentrer sur le contenu tout de suite.
Donc le truc bien pour les gens un peu timides la première fois, c’est peut-être d’avoir juste un binôme qui l’a déjà fait.
Et, d’ailleurs, je crois qu’Anne-Laure a commencé comme ça, avec son mentor.

Je conseillerais aussi de se faire accompagner, comme tu l’as fait avec nous (NdA: l’AFUP essaye de fournir des mentors aux speakers qui le souhaitent — et je fais partie de leur pool de mentors) : c’était une vraie sécurité de savoir qu’on pouvait te poser des questions.
Et puis, tu es arrivé avec des trucs auxquels on n’avait pas pensé du tout.
Tu m’as traumatisée avec cette histoire de « tu vas tomber derrière la scène si tu continues de reculer », donc j’y ai pensé et je l’ai dit à tout le monde là-bas « regardez y’a un trou derrière la scène, surtout ne reculez pas » (rires).
Ça sert vraiment et on écoute vraiment.

Pour toi, avoir une binôme, ça a vraiment été quelque chose d’important et de bénéfique, faire cette conférence à deux ?

Je pense que si on m’avait dit « vas-y montes sur scène », je l’aurais fait, parce que je sais quand même le faire.

Pour moi c’est très personnel, parce que je connais Anne-Laure, on travaille ensemble, on s’entend très bien et je savais que ça marcherait bien avec elle.
Je ne conseillerais pas forcément de le faire à deux pour quelqu’un d’autre. Mais de le faire dans une configuration où on se sent en sécurité.

Merci Amélie !