Aller au contenu principal

Interview : Aurélie Vache

En décembre 2021, j’ai discuté avec Aurélie, qui intervient régulièrement en conférence, participe à l’organisation de plusieurs et a bien voulu répondre à mes questions. Voici les notes, dans un style assez oral, que j’ai pris pendant cette discussion.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Aurélie Vache.

Je suis GDE (Google Developer Expert) dans les technologies du Cloud, Docker Captain, CNCF Ambassador.
J’organise des conférences et des meetups. Speakeur. Sketchnoter. J’écris des articles techniques, des livres.
Je suis très investie dans des associations de women in tech comme Duchess France.
Je fais des vidéos pédagogiques sur Youtube.
Et j’aime le rétro-gaming.

Je suis actuellement DevRel chez OVH Cloud.

Tu as présenté tout un paquet de conférences ces dernières années. Te souviens-tu de ce qui t’a poussé à donner la première ou les deux premières ?

Fabien, un toulousain que je connais (on se retrouve régulièrement en meetup) a créé un repo Github avec comme objectif de dire comment on a commencé, pourquoi…

Et j’aime bien ce concept d’auto-interview tranquille, donc j’y ai répondu — dans la nuit entre le 1er et 2ème jour de mon premier RivieraDev (rires), en mai 2019.
J’y ai raconté ce qui m’a donné envie de parler la toute première fois.

C’est parfait, tu as répondu, dans cette auto-interview, à plein de mes questions ! Donc plein de questions que je ne poserai pas ici ;-). Et on pourra passer plus de temps sur la partie « orga ».

Les questions qui ont leurs réponses dans cette auto-interview, puis quelques compléments dont nous avons discuté :

  • Qu’est-ce qui m’a donné envie de parler la première fois ? Qu’est-ce qui a été le facteur déclenchant ?
  • Qu’est-ce qui m’a fait hésiter, m’a empêché de me lancer ?
  • Qu’est-ce (qui est-ce) qui m’a aidé ?
  • Qu’est-ce que ça m’apporte de parler en public ?
  • Qu’est-ce qui m’a fait ou donné envie d’arrêter ?
  • Combien je passe de temps à préparer un nouveau talk ?
  • Comment je me prépare ?
  • Comment je choisis à quelle conf je propose un talk ?
  • Comment je choisis de quoi je vais parler ?
  • C’est quoi, pour moi, un bon sujet ?
  • Qu’est-ce que j’ai découvert qui m’a étonné en commençant à parler ?
  • Une histoire que j’aurais envie de raconter sur ce qui s’est passé quand / après que j’ai parlé ?
  • Un mot de la fin ?

Est-ce que ta façon de travailler une conférence a évolué avec le temps et l’expérience ?

Plus j’en fais, moins ça me prend de temps.

Et comment choisis-tu où tu souhaites donner un talk ?

Maintenant, c’est aussi selon l’équipe des organisateurs.
Si je sais que ça sera très bienveillant.

Comment se passe le « Jour J » pour toi ? Est-ce que tu arrives à dormir, est-ce que tu petit-déjeunes ?

À chaque veille, je suis dans mon lit à l’hôtel avec le laptop, je branche mon petit dock, ma télécommande… Et je révise.
C’est mon rituel à chaque fois. Et tout doit être nickel chrome, une révision, une seconde, une troisième au pire.

Je ne dors pas énormément. Comme tous les speakeurs.
Je me réveille généralement tôt parce que ça réfléchit dans ma tête.

Puisque j’ai des intolérances, je ne peux généralement pas déjeuner à l’hôtel.
Donc je me prends 3-4 bricoles que je grignote en arrivant avant la conférence.

Généralement, ça va jusqu’à une heure avant le talk.
Et là, ça va pas, je me dis « pourquoi j’ai proposé ce talk ? », « pourquoi j’ai dit oui ? », « qu’est-ce que je fous là ? ».
En panique, en voyant l’heure qui se rapproche, c’est pas la meilleure heure.

Je vais dans la salle, on me met le micro.
Bien entendu, j’ai toujours un problème, comme le micro qui tombe à cause de mes cheveux.

Là, tu es toi sur scène, tu vois tous les gens qui arrivent, tu te dis « stop, y’a trop de gens pour moi ».
Par contre, dès que ça commence, j’attaque.

Avant, j’avais 5-6 minutes dures au démarrage.
Maintenant, j’ai l’impression que, plus je donne des confs, plus ce temps diminue.
Sur scène, avant de commencer, je me dis « tu es sur scène, tu y es, maintenant, prends du plaisir » et ça marchotte.

Tu fais des confs plutôt 20-40 minutes, ou aussi du 5 minutes ?

Je fais du 15, 20, 30, 40, 45, 50 ; maximum 1h je crois.
Un peu de tout.

Tu disais que tu rentres dans la salle… Tu assistes à la conférence avant la tienne, ou tu restes à l’extérieur ?

Je ne vais pas au talk avant moi.
Je n’écouterais pas, de toute façon.
C’est pas cool pour le speakeur.

Généralement, comme énormément d’autres speakeurs, je vais aux toilettes avant.
Très important, tu vas aux toilettes : au moins, ça, c’est fait ^^.

Ensuite, j’entre, je pose mon laptop, je branche tout ce qu’il faut.

Et, très important, je prends ma gourde d’eau.
Parce qu’à force de parler, tu as la bouche sèche.

Tu as donné des conférences à distance, quel a été, pour toi, l’élément le plus difficile ? Et le plus facile ?

J’en ai, à mon avis, trop fait pendant le confinement… Ça m’a, comment dire, gavé…
Tu es chez toi, tu parles devant ton ordinateur, c’est trop bien (NdA: sarcasme), tu ne sais pas ce que font les gens, s’ils écoutent, s’ils pensent que je dis des conneries.
Tu n’as aucune interaction. Tu ne sais pas si on t’entend, si on t’entend bien, si ta caméra marche encore, s’il n’y a pas eu de coupure ou de lag.

Même si parler devant une caméra m’enlève 99 % de mon stress (c’est cool !), je préfère stresser et être en physique à une conférence : je sais que j’aurai des interactions, que je prendrai plus de plaisir avec le public et qu’à la fin, je pourrai rencontrer des gens.
Alors que chez moi, j’éteins la caméra et l’ordinateur et tu passes à table ou tu vas faire des courses, c’est comme une réunion :-/.
Des fois, tu as des questions en live, des fois à la fin, des fois tu n’en as pas.
Aussi, tu ne vois pas les autres speakeurs, tu ne rencontres pas de gens, alors que c’est très important pour moi.

Avec Gaëlle Acas, une très bonne SRE de Nantes, on a très mal vécu un talk toutes les deux : on arrive, on fait le talk et les commentaires n’étaient pas rediffusés en live sur notre espace à nous. C’est un organisateur qui recevait les commentaires et les copiait-collait s’il le voulait bien.
Sauf que l’orga était avachi dans son lit, montrait peu d’énergie, c’était bizarre quand il faisait les intros aussi.
Et à la fin de notre talk, le mec coupe tout : on ne savait même pas si on devait rester dans le backstage du talk et qu’il allait nous reprendre pour nous remercier ou pour débriefer… Donc toutes les deux on se demandait, chacune de notre côté, sans savoir quoi faire. Au bout d’un moment, on a lancé un meet toutes les deux pour clore le truc, mais c’était étrange. En présentiel, tu as forcément un moment d’interaction autour du talk.
Suite à ça, je suis en train de préparer un talk sur la speakeur Experience.

Maintenant, je limite les talks en remote, ça dépend de qui me demande.

Le bon côté, c’est que ça nous a incité à investir en bonnes webcams, bons micros, level-up en OBS et autres logiciels.
Quand on commence à faire des vidéos, on te répète « l’image on s’en fout ». L’audio, c’est important. Et un bon débit Internet.

Au niveau professionnel, est-ce que tu as le sentiment qu’avoir donné des conférences t’a apporté quelque chose ? Quoi ? Pourquoi ?

Oui.
D’une, de la confiance en moi, déjà. Plus je donne des confs, plus j’ai l’habitude, plus j’ai confiance. Et plus j’ose parler, également.
Le réseau, également.

Et des connaissances et compétences en plus.
Quand je crée un talk, je creuse à mort mon topic, une technologie. Et tu l’utilises où après ? Dans le monde pro.

Certaines entreprises aiment bien aussi : « tu es dans une conférence ? Ah ben je vais te donner des cartes de visite et tu dis qu’on recrute ».
Sauf que des fois, tu prends des jours de congés pour aller à la conf voire tu sors de l’argent de ta poche, donc les cartes de visite dans ce cas, non merci. Sur un job passé, j’avais compté à la fin de l’année combien de congés j’avais posé pour des conférences : tous mes RTT.

Tu es aussi dans l’équipe d’organisation de plusieurs évènements, tu as vu l’autre côté de la barrière… Et tu as sans doute de bons conseils à partager à quelqu’un qui voudrait se lancer !

Quelques évènements que j’ai aidé à organiser : DevFest Toulouse pendant 4 ans, TDS (Toulouse Data Science), Duchess France, rdvspeakeurs + Camping des speakeurs.

Mais avant de commencer, saurais-tu dire, dans les grandes lignes, quelle charge de travail l’organisation d’une “grosse conférence” représente, pour les orgas ?

En général, quand tu organises une conf, tu t’y prends un an à l’avance pour organiser la première réunion de kick-off.
Et après, tous les X mois tu as des meetings.
Et entre les meetings, je ne sais pas le nombre de mails, de messages sur slack / discord que l’on s’échange…

Mais sur un an, si tu regroupes tous les petits temps un peu tous les jours, les midis et les soirs surtout et le week-end et bouts de nuits des fois… Tout mis bout à bout, un ou deux mois facile.
Et bénévole. Donc le matin tôt, le midi surtout, le week-end et les soirs. Les réunions en physique, les goodies à envoyer.

Et quand tu es une association de bénévoles, la première année, tu n’as pas de sous, tu n’as pas de caisse, donc certains bénévoles doivent avancer.
Une année, j’avais avancé 1500 euros de goodies.
Et le temps que les sponsors payent… J’ai déjà eu un sponsor, une grosse entreprise, qui a mis un an à payer. C’est galère pour une association et ses bénévoles.

Donc, année après année, plus ça va plus je vais vers des causes et évènements où je connais les organisateurs.
Comme le camping des speakeurs, on se connait tous bien, on est très carrés.
Sinon, ça peut être compliqué quand tu bosses avec des gens qui ont des egos et des valeurs différentes.
Il vaut mieux une équipe minimaliste, mais soudée et qui bosse plutôt qu’une équipe de 23 personnes avec seulement quatre ou cinq qui bossent.

Et il y a toujours des râleurs, que ça soit dans le public ou dans les orgas.

Tu as déjà fait partie d’un jury de CFP ?

Oui, j’ai été dans le jury de CFP de EclipseCon France entre 2016 et 2018. C’était ma première expérience sur ce point.

Pour un speakeur débutant ou une speakeuse débutante, comment appréhender ce processus de CFP ? Y a-t-il des pièges à éviter, des choses à ne pas faire ? Ou, peut-être, tu aurais des conseils qui aideraient de nouvelles têtes à apparaitre ?

Déjà, se relire. Éviter les fautes d’orthographe très visibles. Et faire relire. C’est très important.
Quand tu reçois 50, 100, 200, 500, 1000 propositions, si tu vois 300 talks avec tous les mots-clés « hype » dans le titre, ça te fatigue un peu déjà…
Et le mélange franco-anglais et à-peu-presque, c’est chaud.

Éviter aussi de faire trop d’humour, dans le titre et dans l’abstract : ton humour n’est pas celui de l’autre, donc un flop c’est dommage.

Si tu as déjà parlé, le mettre. Avec des liens vers d’autres vidéos, c’est cool.
Si tu as déjà donné ce talk, notes son plan, un lien vers les slides.
Donner tes références.

Plus tu en dis, plus ça donne des infos.
Quand tu reçois un titre avec trois mots-clés et une seule phrase, même si c’est un très très grand orateur…
Quand tu en lis depuis un mois et demi et que c’est ton 812ème, ben « ouste ».
Si tu compares un bon titre bien travaillé, un bon abstract, un plan et des références et « je suis trop connu donc trois mots et voilà », bah non.

Aussi, si ton talk est en français, écris en français !
Si le talk est en anglais, écris ton abstract en anglais.

Quels conseils aimerais-tu donner à quelqu’un qui n’ait encore jamais donné de conférence et qui se dit “et si j’osais ?” ?

Il y a quelques années, sur slack des Duchess France, il y avait une charmante demoiselle qui s’appelait Estelle (NdA: que j’ai aussi interviewée — elle se souvient de ces discussions et m’a parlé d’Aurélie).
Elle était PO (NdA: Product-Owner) et disait qu’elle aimerait trop faire un talk avec quelqu’un qu’elle connaissait, mais elle se disait que « lui a l’habitude et moi je ne suis que PO et je n’ai jamais fait de talk ».
On a beaucoup parlé en privé, je l’ai beaucoup aidée, je l’ai accompagné pendant sa proposition de talk, j’ai relu ses slides…
Et ça m’a fait trop plaisir de la voir s’éclater, et nous faire un tour de France de toutes les confs ensuite.
En gros, elle avait besoin de quoi ? De quelqu’un qui l’écoute, qui lui montre que tout le monde peut le faire, qu’elle en avait grave la capacité. Juste être la petite voix qui lui dise « c’est très bien ce que tu fais, go ! ».

« J’ai une idée, j’ai un sujet, mais je ne me sens pas légitime. Oué je suis une femme blabla. Oué, je suis PO… ».
On se compare sans cesse avec les autres et on se crée des limites !

Ce matin, Ane a twitté « ça y est j’ai proposé à Devoxx France », un peu paniquée.
Pareil, elle est trop forte, elle est trop bien, mais « je ne suis pas légitime ». Pareil, si tu l’accompagnes, elle va déchirer.

Si tu écoutes, entends les peurs, tu vas aider.

D’après ton XP d’orga, qu’est-ce qui peut aider quelqu’un à donner une conf agréable et utile ?

Raconter une histoire. Un retour d’expérience. Parler de choses que tu as vraiment faites.

Quand tu es dans un talk et que la personne ne regarde que son écran et parle d’un ton monotone, ça ne vas pas, ce n’est pas agréable pour le public.
Quelqu’un qui récite un tutoriel ou une documentation, non plus.

Vivre ton truc, donc.
Si tu n’as eu que des merdes quand tu as préparé, dis-le, c’est cool !
Et s’approprier ton sujet, au lieu de juste faire un n-ième talk sur un framework hype Javascript : si tu racontes à ta façon, ça va bien mieux passer.

Et travailler un minimum ses diapositives, c’est bien.
Voir des fautes, ça fait mal aux yeux, faites-vous relire.
Mais attention aussi au design, schémas, lisibilité, contrastes, tailles de polices…
Ne mettez pas sur vos slides le texte que vous allez dire : le speakeur qui lit ses slides pendant 45 minutes, c’est dur à tenir.

Regarder le public, interagir avec.
Et vivre ta conférence.

Et pour le Jour J, le passage sur scène ? As-tu des recommandations particulières ?

Respirer, déjà (rires).

Un des conseils qu’on m’avait donnés, c’est de te mettre sur scène, bien ancrer tes pieds sur le sol, bien respirer une fois, deux fois, trois fois ; et ça diminuera ton rythme cardiaque.

Pour me premier « grand » talk, je m’étais créé un mantra sur mon téléphone : du texte que je me répétais, avec plein de phrases très bienveillantes. « Tu vas y arriver », « on ne meurt pas après la scène »
Ça va bien se passer, tu connais ton sujet.

J’ai déjà assisté à un talk où le speakeur était horriblement stressé.
Tellement qu’il oubliait tout.
Et c’était très compliqué à vivre, même pour le public.

Plus tu répèteras, plus tu te sentiras bien et mieux ça déroulera.

On m’avait aussi dit que tu peux faire la pause de SuperMan / WonderWoman dans les toilettes avant le talk.
Déjà, ça te fera délirer et rire — et le rire, c’est très bon.
À la fin d’un talk, une personne que je connaissais dans le public est venue me dire « fais-nous ta power-pose », en mode « je l’ai fait ! ». J’ai la photo.

Aussi, la veille d’un talk à une grand conf, on m’avait dit que le stress n’est pas un ennemi : c’est une réaction chimique de ton corps, qui va te donner l’énergie dont tu as besoin pour le talk.
Tu en as besoin, c’est normal. Grâce au stress, tu auras toute ton énergie.
Et quand tu ne combats plus ce stress, ça va un petit peu mieux.

Est-ce que, au moment d’élaborer le programme de la journée / des journées, vous tentez quelques aménagements spécifiques pour des speakeurs, notamment dont c’est la première ?

Ça dépend des confs.
Pour certaines, les speakeurs sont plus ou moins chouchoutés. Avant la conf, certaines proposent des répétitions, des conseils.

Tu as déjà mentoré un ou une speakeur junior. Pourquoi ? Que penses-tu avoir apporté à cette personne ? A-t-elle eu le sentiment que ton accompagnement l’ait aidé ? Et toi, qu’en as-tu tiré, pourquoi fais-tu cela ?

Si mon accompagnement a aidé, bien sûr, je suis très contente.

Autre chose que tu voudrais dire ?

Quand on commence à parler, on a tendance à se comparer aux autres et à vouloir copier ce qui marche, comme la manière de parler ou de créer des slides.
Ne copiez pas les autres. Ce qui marche pour quelqu’un d’autre ne marchera pas forcément pour vous, restez vous-même.
Tout le monde peut amener son truc à lui.

Il y a quelques années à Devoxx France, avec notamment Hubert et Sébastien, on avait donné un BOF.
On avait créé une fausse conférence à tous les trucs à ne pas faire.
Hubert a présenté nos diapositives pendant quelques minutes, avec tout ce qu’il ne faut pas faire. Ça peut paraitre caricatural, mais non ^^.

(NdA: suite à discussion autour des personnes que j’ai interviewées)
Il y a des femmes speakeur, on est là. Mais tout de même beaucoup de conférences qui se demandent « mais comment on fait pour avoir des femmes speakeur ? ».
Souvent, les femmes proposent moins, aussi parce qu’il y a la contrainte de l’organisation : vie professionnelle, vie familiale. On propose plus facilement des talks à côté de chez nous, c’est plus simple d’organisation.
Et les femmes proposent moins aussi en se disant « je ne suis pas légitime », alors que les hommes hésitent parfois moins.
Accompagner les speakeurs, ça marche. Mais ça prend du temps côté équipe d’organisation.

Répéter, dans de vraies conditions.
Tu sais que quand tu parles sur scène, tu parles beaucoup plus vite (pour la grande majorité des gens).

Si votre conférence est filmée, sachez où vous pouvez vous placer sur scène pour rester dans le champ de la caméra, quitte à demander aux gens de la régie.

Le pire des scénarios arrivera.
Si vous faites du code ou quelque chose d’interactif : enregistrez-vous en avance, à la maison.
Ayez toujours un plan A, B, C, D : les slides sur une clé USB, dans le cloud. Vos démos en vidéo au cas où.
Votre laptop peut cramer en plein talk. J’ai vu quelqu’un faire tomber son verre d’eau sur son Mac, en plein talk…
J’ai vu un cas où le speakeur n’a pas réussi à projeter ses slides.
Vous n’aurez pas forcément vos notes du présentateur, sachez vous en passer.
Ou la connexion Internet n’est pas toujours bonne, la 4G peut servir de backup du wifi, mais dans une salle au sous-sol, elle ne passe pas forcément non plus.

Mon premier talk, j’avais oublié une ou deux phrases…
Je m’en suis voulu, qu’est-ce que je m’en suis voulu…
Alors que le public ne le savait pas ! Ils s’en foutent, alors que tu t’en veux à mort.
En fait, deux phrases, c’est rien !

Parler en public, c’est pas simple, en fait.
On se met en danger, ce n’est pas un exercice naturel, ça prend de l’énergie.
Et quand on vient me dire « whaou, on a l’impression que c’est simple pour toi », je me dis que j’étais incapable de dire mon prénom, donc non, ce n’était pas simple.
C’est la différence entre l’être et le paraitre.

Merci Aurélie !